Contexte de l’étude, pourquoi BioNutriNet ?

Le Grenelle Environnement a fixé en 2007 les objectifs suivants :

  • 6 % de la SAU en bio en 2012
  • 20 % des aliments certifiés Bio dans les restaurations collectives en 2012.

Ces objectifs n’ont pas été atteints en 2012.

Par ailleurs, l’impact environnemental bas lié au mode de production en agriculture biologique est de plus en plus reconnu (Gomiero T et al, Environmental impact of different agricultural management practices: conventional vs. organic agriculture. Crit Rev Plant Sci, 2011).

L’agriculture biologique se caractérise par :

- L’absence d’utilisation de produits de synthèse (herbicides, fongicides, pesticides), hormones et antibiotiques

- L’absence d’utilisation d’engrais chimiques

- Une rotation des cultures

Ce mode d’agriculture permet entre autre :

  • La réduction de la pollution (sol, eau) par des molécules toxiques
  • La réduction de l’émission de gaz à effet de serre
  • La diminution de l’utilisation d’énergies non renouvelables
  • La stimulation de la biodiversité

 

La comparaison de produits issus de l’agriculture biologique et de l’agriculture conventionnelle a fait l’objet de nombreux travaux de recherche. Plusieurs revues de la littérature ont recensé  les connaissances (Rapport AFSSA 2003 ; Rapport Food Standards Agency 2009). A l’heure actuelle, seuls quelques avantages des productions bio ont été soulignés. Ils concernent les teneurs en certains nutriments : matière sèches, acide gras, fer, magnésium, zinc et polyphénols et la quasi-absence de résidus de pesticides dans ces produits.

La consommation de produits issus de l'agriculture biologique (certifiée "AB" ou par autres cahiers des charges) est en perpétuelle augmentation depuis le début des années 90, rattrapant un peu le retard pris en France par rapport aux autres pays Européens (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Scandinavie).

Mais il n’y a pas de données scientifiques suffisantes, au niveau national et international sur :

  • les typologies de consommation des aliments bio
  • les caractéristiques des consommateurs, leurs motivations et attitudes
  • les conséquences économiques et environnementales de la consommation d’aliments bio
  • les bénéfices potentiels en termes nutritionnels, toxicologiques et de santé

 

BioNutriNet est un nouveau protocole pour aller plus loin.
 

L’étude va permettre sur une grande « cohorte » (groupe de sujets suivis pendant plusieurs années), de mesurer de façon précise la consommation d’aliments issus de l'agriculture biologique et de caractériser les consommateurs de produits bio et les consommateurs d’aliments conventionnels.
Il sera ainsi possible, en fonction du type de consommation de :

- comparer les profils sociodémographiques, psychologiques et économiques et les motivations des différents consommateurs à l'égard de la durabilité de l'alimentation,

- estimer l'apport en contaminants et l’impact environnemental des modes alimentaires liés à la consommation de produits issus de l’agriculture biologique,

- caractériser le statut nutritionnel (vitamines et minéraux), le statut toxicologique (résidus de pesticides) et le métabolome urinaire (signatures métaboliques des aliments consommés),

- préciser les relations avec la qualité de la santé et le risque ou la protection vis-à-vis de maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, etc.).