Résultats préliminaires

Dans un protocole préliminaire réalisé dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé, l’attitude et la fréquence de consommation de 18 produits bio, dont 16 aliments, ont été évalués dans un sous-échantillon de plus de 50 000 Nutrinautes adultes.

L’analyse des données, qui a fait l’objet d’une publication scientifique internationale, a permis de montrer que, globalement, les produits bio étaient perçus par la population comme étant meilleurs pour la santé (69,9 %) et pour l’environnement (83,7 %). Mais 51 % des répondants les considèrent « trop chers ».

Une analyse statistique par “cluster” (groupes) a permis d’identifier des « comportements types » vis-à-vis de la consommation de produits bio dans la population étudiée.

- Les non-consommateurs (35 %). Ils se répartissent en 3 groupes différents en fonction de la raison de non-consommation de produits bio : a) manque d’intérêt pour ces produits, b) attitude d’évitement (évitent de consommer ces produits) ou c) coût trop cher (ne consomment pas ces produits car considèrent que le prix est trop élevé).

- Les consommateurs de produits bio : consommateurs occasionnels (51 %) ou réguliers (14 %).

Les consommateurs réguliers de produits bio présentent des caractéristiques différentes, par rapport aux non-consommateurs :

•      Ils ont un niveau plus élevé d’éducation et sont physiquement plus actifs, mais ont un niveau de revenus comparable aux non-consommateurs de produits bio (excepté pour le groupe des non-consommateurs qui invoquent un coût trop cher pour ne pas les consommer).

•      Leurs choix alimentaires tendent plus vers des produits végétaux et peu raffinés chez les hommes (H) et les femmes (F) : plus de fruits (H +20 % et F +31 %), de légumes (HF +27 %), de légumes secs (H +49 % et F +85 %), de fruits à coque (noix, amandes, noisettes : H +239 % et F +381 %), d’huiles végétales (HF +37 %), de céréales complètes (H +247 % et F +153 %), avec moins de boissons sucrées (H -34 % et F -46 %) ou alcoolisées (H -18 % et F -8 %), de charcuteries (HF -31 %), de lait (HF -43 %) et de fastfoods (H -22 % et F -25 %). Leur alimentation globale (mesurée à l’aide d’un score validé) est plus proche des recommandations du PNNS.

•     Leurs apports caloriques moyens journaliers sont identiques, mais leurs apports sont plus élevés pour les vitamines et minéraux (+10 à 20 %), les acides gras oméga-3 (+20 %) et les fibres (+27 %).

Enfin, après ajustement (prise en compte des différences observées par ailleurs entre les non-consommateurs et consommateurs), ils ont une moindre probabilité d’être en surpoids (H -36 % et F -42 %) ou d’être obèse (H -62 % et -48 %).

Il est observé que les consommateurs occasionnels ont des données intermédiaires entre les non-consommateurs et les consommateurs réguliers pour les paramètres étudiés.

Au total, cette première analyse a permis de montrer que les consommateurs réguliers de produits bio ont des caractéristiques socio-démographiques particulières et globalement un profil plus en accord avec le concept d’alimentation durable, et plus bénéfique pour la santé.

Le nouveau protocole BioNutriNet cherche à aller plus loin et permettre de mieux préciser les déterminants de la consommation ou non-consommation d’aliments « bio » ainsi que les effets de la consommation des aliments bio sur l’état nutritionnel et toxicologique (mesuré par des marqueurs sanguins) et, à terme, le risque ou la protection vis-à-vis de maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, etc.).

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http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0076998