Méthodologie de l'étude BioNutriNet

Qui peut participer ?

Toute personne âgée d’au moins 18 ans, en bonne santé ou malade, quel que soit son mode d’alimentation et disposant d’un accès à Internet et d’une adresse email personnelle valide, peut s’inscrire à l’étude sur le site www.etude-nutrinet-sante.fr.

L’étude porte sur des milliers de participants à l'étude NutriNet-Santé, qu'ils soient consommateurs de bio ou non.

L’appel au volontariat vise régulièrement à recruter des sujets volontaires « acteurs de la recherche et de la santé publique » contribuant au progrès des connaissances scientifiques. L’ensemble des participants est suivi grâce au site Internet NutriNet-Santé (www.etude-nutrinet-sante.fr). Ce site, actif depuis 2009, permet aux participants de fournir aisément et gratuitement toutes les informations nécessaires pour que les chercheurs puissent atteindre les objectifs de leurs programmes de recherche.

Tous les questionnaires ont été conçus pour être remplis directement sur le site Internet, à l’aide d’une interface HTML sécurisée. Toutes les conditions de sécurité informatique et physique des données sont assurées et les données sont anonymes.

Un sous-groupe de volontaires sera sélectionné sur des critères spécifiques. Ces sujets seront convoqués pour un bilan clinico-biologique dans une des antennes de l’étude NutriNet-Santé. 

 

La consultation clinico-biologique :

Les volontaires de l’étude qui le souhaitaient ont participé au volet clinico-biologique de l’étude. Ils ont été convoqués dans une des antennes de l’étude NutriNet-Santé réparties sur l’ensemble du territoire national. Un prélèvement de sang (40 ml de sang) et d’urine a été effectué.

Biobanque

 

Recueil de nouvelles données :

Plusieurs questionnaires ont été spécifiquement développés et proposés à tous les participants à l’étude NutriNet-Santé en s’appuyant toujours sur Internet afin de :

- mesurer la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique et de l’agriculture conventionnelle. Les questionnaires alimentaires traditionnels de l’étude NutriNet-Santé (enregistrement des consommations de 3 journées répétés 2 fois par an) ont été modifiés pour préciser l’origine bio ou non des aliments. La nouvelle version de la déclaration des aliments consommés sur une journée proposera aux Nutrinautes de signaler pour les aliments industriels s’ils sont bio ou non. Un formulaire complémentaire permettra également pour les aliments bruts de donner également des précisions sur leur nature. De plus un nouveau questionnaire portant sur les consommations habituelles dans l’année portera sur la fréquence de consommation des principaux aliments et précisera dans quelle proportion les aliments sont consommés sous forme « bio » ou non.

-  renseigner les motivations, les pratiques de consommation à l’égard des aliments « bio » par rapport aux aliments classiques.

-  collecter des informations concernant les lieux d’achats des produits (AMAP, marchés, grande distribution, etc.).

Ces différents questionnaires informatisés comportent des données qui comme pour toutes les informations collectées dans la cohorte sont rendues anonymes.

Des questionnaires sont également collectés chaque mois (20 min maximum) tout au long de la surveillance sur les motivations des volontaires, leurs connaissances sur la nutrition et la santé, leurs pratiques culinaires, leurs goûts, leurs aversions et sur leur santé (survenue de maladies, consommation de médicaments, etc.).

L’état de santé est régulièrement évalué dans le cadre de l’étude NutriNet-Santé par des questionnaires permettant systématiquement d’interroger les participants sur la survenue d’événements majeurs de santé. Un Dossier Personnel Complémentaire sécurisé, accessible dans leur espace personnel, permet également aux volontaires de déclarer, à tout moment, la survenue d’un événement. (+photos DPC?)]

 

Programme de recherche :

  1. Alimentations des consommateurs et non-consommateurs de bio

Le profil nutritionnel des consommateurs selon le niveau de consommation d’aliments bio sera étudié. En particulier nous comparerons :

- les apports en nutriments (macro et micro-nutriments),

- les groupes d’aliments,

- les profils alimentaires,

- l'adéquation de l’alimentation aux recommandations nutritionnelles.

 

  1. Déterminants de la consommation et de la non-consommation de bio

Les différents groupes de consommateurs seront également décrits en fonction d’indicateurs socio-démographiques (âge, sexe, niveau d’éducation, catégories socio-professionnelles, lieu d’habitation, composition du foyer, etc.), psychologiques, économiques (niveau de revenu des ménages, coût de l’alimentation) et de leurs motivations notamment à l'égard de la durabilité de l'alimentation.

  • Les déterminants psychologiques seront évalués des caractéristiques individuelles concernant les comportements face au risque et à l’avenir qui peuvent être impliqués dans les choix alimentaires. Le taux d’impatience et l’aversion pour le risque seront mesurés par des questionnaires validés, ce qui permettra d’évaluer la « préférence pour l'utilité immédiate » par rapport à « une utilité future ».
  • Concernant les aspects économiques, des relevés de prix des aliments « bio » et « non bio » seront effectués dans différents lieux d’achats (supermarchés, marchés, vente directe, magasins spécialisés, etc.) sur le territoire français afin de déterminer des ordres de grandeur du coût des différents modes de consommation.
  • Concernant la compréhension des motivations, un questionnaire spécifique permettra d’évaluer les raisons qui amènent ou non à consommer des aliments Bio. Seront étudiés les motivations pouvant relever d’aspects 1) environnementaux (emballage, pollution de l’air et du sol, origine géographique, consommation d'énergie, bien-être animal, principes éthiques), 2) liés à la santé et au bien-être au travers de la qualité nutritionnelle et 3) sensoriels ou 4) économiques.

 

  1. Impact environnemental et contaminants

L’impact environnemental selon le niveau de consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique ou non, sera comparé entre les différents groupes de consommateurs. Pour cela, seront prises en compte pour les aliments bruts des informations disponibles à partir de certaines bases de données existantes (bases Dialecte, enquête Pratiques Agricoles, Planète, Agribalise, etc.). Seront étudiés divers indicateurs de l’impact environnemental liés aux systèmes de production (bio ou classiques) : changement climatique, biodiversité, utilisation de l’espace, qualité de l’eau, modes de production des systèmes d’élevage.

Concernant les apports en contaminants, une compilation des données publiées (notamment la base EAT2 de l’ANSES) définissant la teneur en contaminants des aliments issus de l'agriculture biologique et conventionnelle permettra d’évaluer les apports en résidus de pesticides (organochlorines, pyréthrinoïdes, carbamates, etc.) selon les niveaux de consommation et les types des aliments consommés.

 

  1. Statut nutritionnel et toxicologique

Parmi les volontaires qui auront accepté un bilan clinico-biologique, 300 seront sélectionnés pour mesurer leur statut nutritionnel et toxicologique. Seront mesurés :

- Des biomarqueurs du statut nutritionnel à partir des prélèvements sanguins. Les biomarqueurs suivants seront mesurés : vitamine A (rétinol), vitamine E (alpha-tocophérol), zinc, fer, ferritine, et caroténoïdes (α-carotène, β-carotène, lycopène, β-cryptoxanthine, lutéine and zéaxanthine).

- Des marqueurs du statut toxicologique à partir des prélèvements d’urines. Les organophosphates étant largement utilisés dans les modes de production classiques, la mesure des organophosphates (dichlorvos, malathion, phoxim, chlorpyrifos-methyl, and diazinon) et de leurs métabolites en particulier les dialkylphosphates (diethyldithiophosphate, diethylthiophosphate, diethylphosphate, dimethyldithiophosphate, dimethylthiophosphate and dimethylphosphate) seront réalisés. Les pyréthrinoïdes seront également mesurés.